
I. Le Cri du Vent a invité le 25 octobre 2025
Notre réunion a attiré tant de monde que la salle était remplie de Peyrefittois et d’habitants des communes voisines. Preuve en est que ce projet inquiète fortement au point de mobiliser la population contre le projet éolien industriel de TotalEnergies.
Rappelons que ce projet prévoit l’implantation de 5 à 15 machines géantes sur la commune de Corbières et ses alentours.
Pour l’association, il s’agit de préserver un « paysage rural vallonné de petite montagne ». Les machines envisagées, dont la hauteur peut approcher les 200 mètres, sont jugées inadaptées à la spécificité géographique de la région.
Jean Baudeuf dit Dédou (l’ancien président du CdV ) a tout d’abord rappelé le rôle déterminant de l’association par le passé dans l’annulation de projets éoliens sur le Kercorb. Ensuite, Daniel Bouichou (président actuel) a présenté la projection du film documentaire « Vents forts sur le Lévézou » (haut plateau du centre de l’Aveyron), où les habitants expriment leur amertume de s’être fait berner par les promoteurs. Ces derniers leur avaient promis le meilleur pour finalement ne recevoir que le pire : la destruction de leur paysage, la ruine de leur sommeil et de leur santé, ainsi que la perte de valeur de leurs biens immobiliers.
Cliquez sur le lien pour le voir -> https://youtu.be/PDmkh2fBXWM

S’en est suivi, un diaporama exposant la menace et les risques. Les grandes lignes sont plus développées ci-dessous :
II. La matérialisation de la menace
La mobilisation des habitants de Peyrefitte-du-Razès, Courtauly, Saint-Benoît, Chalabre et d’autres communes du Val de Lambronne démontre que le projet est perçu comme une menace globale.
Le point de bascule a été l’installation récente d’un mât de mesure des vents, de 100 mètres, dans la forêt de Corbières, en limite de Peyrefitte. Cette installation, visible de nuit par un « flash rouge clignotant », est une preuve tangible de l’avancement du projet.
Cette visibilité nocturne et la nuisance lumineuse associée transforment une menace administrative en une agression sensorielle quotidienne. Il est d’autant plus préoccupant que ce site convoité par TotalEnergies est le même qu’un promoteur précédent avait été contraint d’abandonner en 2013, spécifiquement pour « raison environnementale ».
III. Les risques de dégâts irréversibles pour le biotope
L’analyse des vulnérabilités du projet révèle des failles critiques, notamment son incompatibilité environnementale.
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- Classification ZNIEFF 1 :
La zone concernée, incluant la forêt de Corbières/Peyrefitte, est désignée comme ZNIEFF 1 (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique de Type 1). Cette désignation est attribuée à des espaces de biodiversité exceptionnelle.
- Classification ZNIEFF 1 :
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- Classification ENS :
L’ENS est un Espace Naturel Sensible, aire protégée gérée par le Département et reconnue pour la rareté et la richesse de son patrimoine naturel. Le déploiement des énergies renouvelables est vu comme une menace dans l’ENS dont on parle. La ZNIEFF et les ENS sont des éléments constitutifs de la TRAME VERTE Et BLEUE, ensemble de corridors écologiques.
- Classification ENS :
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- Destructions irréversibles :
L’implantation d’une zone éolienne industrielle exige des travaux d’une ampleur considérable (fondations en béton, routes d’accès, câblages souterrains) qui sont intrinsèquement liés à une dégradation irréversible des paysages et de la forêt.Le Promoteur a annoncé des saignées dans la forêt de l’ordre de 28 m de large pour les accès, et des plateformes dégagées de 3 hectares par éolienne. Soit au final environ 50 hectares (75 stades de foot) de coupe à blanc.
- Destructions irréversibles :

Risque pour la biodiversité :
Nous soulignons le risque majeur pour la faune (notamment l’avifaune et les chiroptères) par la volonté de fragmenter l’habitat protégé. Le fait qu’un projet ait déjà été abandonné en 2013 pour raisons environnementales sur ce même site, et que le Préfet ait annulé un autre projet voisin (Montjardin à 8km à vol d’oiseau) pour les mêmes motifs, renforce l’argument d’une incompatibilité.
IV. Les citoyens ont exprimé des craintes
Elles sont multiples et interdépendantes :
– Pollution esthétique et destruction du cadre de vie : L’atteinte au paysage est une préoccupation fondamentale, essentielle pour tous les habitants, propriétaires ou locataires, car elle touche directement à la qualité de vie et au bien-être quotidien.
– Dépréciation immobilière : Au-delà des retombées financières hypothétiques pour les communes (taxes, redevances), les citoyens craignent une dépréciation de la valeur de leurs biens immobiliers, qui représentent un patrimoine familial accumulé.
– Nuisances et santé : L’implantation des éoliennes industrielles génère des nuisances sonores (dont infrasons) et visuelles (dont ombre portée), ayant un impact documenté sur la santé et le bien-être des riverains.
IV. Un risque d’engrenage
Pendant la discussion des participants ont dénoncé cette contradiction : comment la commune peut-elle s’opposer fermement à l’implantation d’éoliennes sur son propre territoire, mais en même temps faciliter la création de ce même site industriel juste au-delà de sa limite administrative ? Elles seraient parfaitement visibles depuis ses habitations si le Conseil Municipal permet les accès.
L’octroi de droits de passage pour la construction, l’installation et l’entretien des éoliennes de Corbières représente un risque stratégique majeur : l’ engrenage : En autorisant le passage industriel à travers son territoire, la commune établit un précédent logistique. Une fois cet accès normalisé, il deviendra extrêmement difficile de refuser ultérieurement l’extension directe des éoliennes sur le propre territoire de Peyrefitte. L’octroi de ces droits de passage est donc une décision qui définit l’identité future du Val de Lambronne.
La lutte est lancée : l’association Le Cri du Vent a clairement établi que l’avenir du Razès et du Kercorb n’est pas négociable, confirmant sa détermination à faire barrage au projet éolien industriel.